Infections invasives à méningocoque (IIM)

Maladie grave

Les infections invasives à méningocoques (IIM) sont des maladies bactériennes transmissibles graves qui se manifestent le plus souvent sous forme de méningite ou de septicémie. La forme la plus sévère est le Purpura fulminans.

En 2013, 585 IIM ont été enregistrées par l'InVS (Institut de veille sanitaire), soit une incidence de 0,99 pour 100 000 habitants. Les IMM touchent surtout des sujets jeunes, en particulier les nourrissons (taux de notification 10,3/100 000 chez les nourrissons de moins de 1 an) et les adolescents.

Si la fièvre est constante, les premiers symptômes ne sont pas spécifiques et peuvent être trompeurs : irritabilité, perte d'appétit, nausées. La raideur de nuque est rare chez le nourrisson et beaucoup plus souvent remplacée par une hypotonie. Un purpura peut apparaître rapidement avec parfois une évolution foudroyante, en quelques heures, avec troubles de la conscience et choc septique.

Le diagnostic précoce est difficile et la maladie peut être foudroyante, avec une évolution fatale qui peut survenir en moins de 24 heures chez près de 10 % des sujets ; des séquelles invalidantes à vie concernent 1 survivant sur 5. D'où l'importance de reconnaître les signes le plus tôt possible pour intervenir dans les meilleurs délais : toute suspicion de méningite impose une hospitalisation en urgence et tout purpura fébrile une prise en charge immédiate avec antibiothérapie et transport par le Samu.

Bactéries méningocoques

Les bactéries responsables, Neisseria meningitis ou méningocoques, se répartissent en 13 sérogroupes, dont 5 particulièrement virulents A, B, C, W et Y sont responsables de l'essentiel des formes invasives à méningocoques en France. Depuis 15 ans, le sérogroupe B est prépondérant. En 2013, il concernait 58% des cas, suivi par le sérogroupe C avec 26%, le Y 10% et le W 5%. Le sérogroupe B est responsable de 75% des cas chez les enfants de moins de 5 ans.

Ces maladies sont sous surveillance et doivent être déclarées à l'Agence régionale de santé (ARS). On peut donc suivre de façon précise leur nombre, l'âge des patients concernés, leur lieu de résidence et l'évolution de leur infection. Si la mortalité est donc connue ainsi que les complications précoces, les séquelles à plus long terme ne sont pas recensées de façon systématique, mais les études réalisées dans différents pays montrent qu'un sujet sur 5 environ souffre de séquelles cérébrales et/ou auditives ou ont eu une amputation.

Vaccination

Des vaccins contre les 5 principaux sérogroupes A, B, C, W, Y de méningocoque sont disponibles en France. La France souffre d'une couverture vaccinale insuffisante non seulement pour la vaccination contre la méningite C (environ 54% à 24 mois et 20% chez les 3-24 ans à fin 2013, alors que les objectifs étaient de 80% et 50%), mais également pour la vaccination individuelle contre les 5 sérogroupes des patients à risque élevé d'IIM.

Recommandations vaccinales

Des recommandations vaccinales sont en place et visent une protection collective :
- méningite C : tous les individus de 1 à 24 ans,
ou une protection plus individuelle :
- méningite ACWY : cas contacts, voyageurs, pèlerins, patients à risque élévé d'IIM,
- méningite B : patients à risque élevé d'IIM, populations ciblées en situation de risque.

Vaccination contre le méningocoque B

Indiquée à partir de l'âge de 2 mois dans les populations à risque et dans des situations particulières : personnel de laboratoires de recherche, déficit en properdine ou fraction terminale du complément, traitement anti-C5A, asplénie anatomique ou fonctionnelle, personnes ayant reçu une greffe de cellules souches hématopoïétiques, grappes de cas définies par la survenue d'au moins 2 cas d'IMM B en moins de 4 semaines dans une même unité géographique, situations épidémiques, situation d'hyperendémie.
Le vaccin Bexsero, au prix de 88,43€ttc, est remboursé à hauteur de 65% par l'Assurance maladie dans ces indications.

Vaccination contre le méningocoque C

Pour tous les nourrissons à 1 an avec un rattrapage pour les enfants, adolescents et jeunes adultes jusqu'à 24 ans, chez les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes.
Le vaccin est pris en charge par l'Assurance maladie pour les sujets de 1 à 24 ans.

Vaccination contre les méningocoques A, C, W135, Y (vaccin tétravalent conjugué)

- Populations à risque élevé d'IIM : personnes recevant un traitement anti-C5A, déficit en properdine ou fraction terminale du complément, asplénie anatomique ou fonctionnelle, personnes ayant reçu une greffe de cellules souches hématopoïétiques.
- Pour les voyageurs dans les pays à risque élevé d'IIM à ces sérogroupes, les pèlerins de La Mecque.
Le vaccin n'est pas pris en charge par l'Assurance maladie à ce jour, mais durant la période actuelle de pénurie de certains vaccins méningococciques C, les sujets de 5 à 24 ans peuvent se faire vacciner gratuitement par un vaccin tétravalent A,C,W135,Y en remplacement du vaccin monovalent C dans un centre de vaccination (liste consultable sur www.ars.sante.fr ).