Sommeil de l'enfant

Définition

A 10 ans, un enfant a déjà dormi 4 ans et passé 1 an à rêver...

Le sommeil est tout, sauf du temps perdu, assurant à la fois le repos physique, psychique, et donnant un petit coup de pouce à la croissance. Le sommeil de l'enfant devient semblable à celui de l'adulte dès la suppression de la sieste.Pendant le sommeil lent profond du début de la nuit, l'hormone de croissance est libérée de manière très privilégiée, voilà pourquoi il faut faire dormir les enfants de bonne heure.

Une autre hormone, la prolactine , triple sa concentration pendant le sommeil. On sait maintenant que ce pic nocturne joue un rôle dans la stimulation des défenses immunitaires. Plus l'enfant dort, mieux il se défend contre les microbes.

Evolution du sommeil avec l'âge

• Le sommeil évolue avec l'âge. Jusqu'à un mois, les nouveaux nés dorment entre 16 heures et 20 heures par jour, les parents pourraient donc espérer calme et repos relatifs. Hélas les bébés ignorent magistralement le rythme jour/nuit. Ils appellent quand ils ont faim, à n'importe quelle heure de la nuit. Et ils ont raison. Aux parents pour une fois, de se plier à leur rythme.
• De trois à six mois, moment magique pour les parents, bébé dort à présent de longues et pleines nuits de 8 ou 9 heures minimum avec un sommeil plus profond et régulier. De temps en temps, bébé appelle encore, mais ses éveils sont plus courts, moins bruyants. Et le plus souvent, il se rendort spontanément.
• Il ne faut pas crier victoire pour autant : car cette splendide acquisition est aussitôt contrebalancée par la venue des premières poussées dentaires, des rhinopharyngites attrapées à la crèche qui le gênent pour dormir, de la reprise du travail de maman qui la rend moins disponible et le perturbe fatalement.
• Vers un an, l'enfant dort environ 14 à 15 heures, plutôt mieux en seconde partie de nuit.
• À partir de deux ans, nouveau branle-bas de combat. L'enfant le plus calme le jour, peut se transformer la nuit en démon agité de cauchemars et de terreurs nocturnes .
• Entre trois et quatre ans, ouf ! le dormeur commence enfin à faire la différence entre ses rêves nocturnes et la réalité.
• Vers quatre - cinq ans, l'enfant a un sommeil proche de celui de l'adulte ; la suppression de la sieste en maternelle est compensée par un sommeil plus profond et plus réparateur en début de nuit, ce qui se traduit parfois par des pipis au lit.
• À cet âge, c'est peut-être déjà un petit ou un gros dormeur . Pour le mettre au lit au bon moment, il faut se caler sur les premiers signes de fatigue et de grogne qu'il affiche. Le réveil doit se faire en douceur, la porte ouverte, grâce aux bruits familiers de la maison, suffisamment tôt avant le départ à la crèche ou à l'école. Si l'enfant semble frais et dispos, c'est qu'il a assez dormi, même s'il s'est levé avec les poules...

Sommeil de l'enfant en vidéo

Sommeil et santé : Pourquoi faut-il prendre soin de son sommeil ? Comment fonctionne le sommeil ? Comment peut-on le préserver ? Retrouvez l’interview du Dr Royant Parola, Psychiatre et médecin spécialiste du sommeil à Paris.

1 vidéos 6,55Sommeil et santé : Pourquoi faut-il prendre soin de son sommeil ?

Les rêves

À quoi sert le sommeil paradoxal ? À rêver on l'a dit. Mais rêver pourquoi faire ?

• Le rêve serait le moment privilégié pour mettre en place, puis régulièrement réactiver, la mémoire de l'espèce ainsi que la mémoire de l'expérience individuelle. Les informations engrangées dans la journée seraient organisées et mémorisées (deux fonctions essentielles à l'apprentissage). Des expériences ont ainsi montré que des personnes privées de sommeil paradoxal étaient incapables de mémoriser durablement des souvenirs ou des événements.
• Pour Freud, les rêves jouent un rôle thérapeutique : ils expriment pendant la nuit ce que la censure interdit pendant le jour. De la même façon, les cauchemars expriment les peurs ou les conflits refoulés.

Le temps de sommeil

• Les pédiatres estiment que jusqu'à l'âge de treize ans, les enfants ont en moyenne besoin de 11 à 13 heures de sommeil par jour, puis d'environ 9 heures au delà. Bien sûr, il ne s'agit là que de moyennes et à tout âge, il existe des couche-tôt et des lève-tard . L'important est de respecter le rythme de l'enfant. La bonne forme pendant la journée est un indicateur que celui-ci a dormi suffisamment. La sieste est utile en maternelle jusqu'en petite et moyenne section, à condition de ne pas l'imposer et de ne pas l'interrompre.

L'heure du coucher

• Faut-il coucher un enfant à heure fixe ? La régularité est importante non seulement pour l'équilibre physique mais aussi pour les repères qu'elle donne à l'enfant. Le rituel du soir est souvent le seul que les parents partagent vraiment avec leur bambin, c'est le temps des contes, des questions et des confidences sur l'oreiller...
• Pour savoir quand mettre au lit les plus petits, notez plusieurs soirs de suite à quelle heure le bout'chou donne des signes de fatigue, s'énerve, s'agite ou, au contraire, baille, cligne des yeux, est absent. C'est le début de l'endormissement.

Les médicaments pour dormir

• Faut-il donner des sirops calmants aux enfants qui ont le sommeil difficile, pour qu'ils soient plus en forme le lendemain ? Non répondent unanimement les médecins ! On sait que les somnifères ne procurent pas un sommeil semblable au sommeil naturel et, il arrive, que l'enfant se réveille fatigué sans avoir récupéré. On observe aussi parfois un effet paradoxal des calmants qui excitent l'enfant et l'empêchent de dormir. Par ailleurs, certains hypnotiques agissent en modifiant la durée de la phase de sommeil profond au cours de laquelle est justement sécrétée l'hormone de croissance.
• Plus grave encore, l'administration régulière de ce type de médicaments sur de jeunes enfants agit directement sur leur système nerveux central, dans une période fondamentale de leur développement. Le comportement des enfants peut être modifié à tout jamais et peut aboutir à plus ou moins long terme à une véritable toxicomanie .
• Une étude portant sur l'influence des conditions éducatives familiales chez les toxicomanes a montré que près d'une fois sur trois, le toxicomane a pris des psychotropes dans son enfance. Les sirops calmants ne devraient donc être utilisés qu'exceptionnellement, pour une courte durée, et seulement sur prescription médicale.