A quel niveau d'IMC (indice de masse corporelle) considère-t-on qu'il y a obésité ?
L'obésité est définit comme un IMC > 30kg/m² (IMC est le rapport du poids sur la taille au carré).
Y a-t-il une inégalité sociale de la population face à la prise de poids ? 
En effet, comme le confirme la récente étude Obepi 2012, il existe un gradient social en défaveur des plus pauvres.
Quelles sont les raisons de l'obésité ? 
Les raisons de l'obésité sont nombreuses, multiples et complexes. 
Evidement, les apports alimentaires et la 
sédentarité sont en cause, 
mais pas uniquement. De très nombreux autres facteurs entrent en cause, 
comme la susceptibilité génétiques, l'environnement, les polluants, et 
le microbiote intestinal pour ne pas tous les citer.
Chaque obèse est-il un cas particulier ? 
Chaque individu a des facteurs causaux de son obésité qui lui sont 
propres et le traitement de chaque individu demande a être personnalisé 
pour mieux prendre en compte ses spécificités.
Est-ce que le facteur génétique est important dans l'obésité ? 
Le facteur génétique est important dans l'obésité, mais ce n'est pas le 
seul élément causal. Ils sont multiples, il existe une forte interaction
  avec l'environnement : en effet certains 
gènes de susceptibilité 
permettront de développer une obésité dans un environnement défavorable.
Est-ce que l'obésité est une maladie chronique ? 
Oui, l'obésité est une maladie chronique, mais aussi avec des caractéristiques cliniques très diverses d'une personne à l'autre.
Quelles sont les complications de l'obésité ?
L'obésité présente des complications métaboliques comme le diabète, les 
problèmes de cholestérol, l'hypertension artérielles, mais aussi des 
complications cardiovasculaires. Par ailleurs, il y a aussi des 
complications dites mécaniques comme le syndrome d'apnée du sommeil, les
 atteintes articulaires de types 
arthrose et enfin une augmentation du 
risque de certains cancers. Néanmoins, il existe de grande variabilité 
inter individuelles. A un même niveau de poids tous les patients ne 
présentent pas les mêmes risques de développer des complications.
Est-ce que la perte de poids peut permettre la rémission/annulation de problèmes hormonaux, métaboliques ou vasculaires ? 
Une perte de poids de 10% a démontré des effets bénéfiques sur 
l'amélioration des complications métaboliques. Le maintien sur le long 
terme de cette perte de poids de 10% est un des enjeux pour permettre de
 limiter l'évolution des complications métaboliques. En revanche, Il est
 difficile de parler de rémission voire annulation de ces pathologies.
Comment lutter contre l'effet yoyo des régimes ?
Dans le service de 
nutrition de la Pitié Salpêtrière, nous constatons 
les effets néfastes de la répétition de régimes nombreux et restrictifs 
 avec l'effet yoyo bien connu. Nous ne prônons pas ce type de pratiques.
Conseillez-vous la chirurgie aux obèses : anneau gastrique, bypass, gastrectomie ? 
la 
chirurgie bariatrique est un des traitements de l'obésité mais pas le
 seul. Elle est réservée aux formes sévères d'obésité. Elle doit se 
discuter au cas par cas avec chaque patient. En fonction de la sévérité 
de l'obésité et de ses complications... Elle doit néanmoins se faire 
dans des centres qui encadrent les patients en respectant les 
recommandations. Le suivi avant, mais surtout  après l'intervention, 
doit être régulier pour dépister et traiter les éventuels effets 
secondaires et complications chirurgicales ou nutritionnelles.
Quel est le projet de Métacardis (Metagenomics in Cardiometabolic Diseases) coordonné par l'Inserm ? 
Il s'agit d'un projet de recherche européen dans lequel sont engagé 14 
équipes européenne dans 6 pays, coordonné par un médecin chercheur 
français, le professeur Karine Clément. Il s'agit d'identifier le rôle 
de la flore intestinale dans l'obésité et ses nombreuses complications ;
 en quelque sorte, des  particularités (ou signatures) de ces  maladies 
métaboliques et cardiovasculaires. L'enjeu est de trouver des marqueurs 
de prédiction pour savoir quel patient va développer les complications 
de l'obésité. Le but ultime est de développer une médecine personnalisée
 adaptée à chaque individu et à ses spécificités.
En quoi l'état du microbiote interviendrait-il dans l'obésité ? 
Le microbiote intestinal peuple notre tube digestif de manière 
physiologique. Des données chez l'animal démontrent très clairement le 
rôle causal du microbiote dans l'obésité. Des études chez l'homme 
suggèrent que la flore des patients obèses différe de celle des patients
 de poids normal, mais les preuves du lien causal doivent être fait. 
C'est aussi un des enjeux de l'étude Métacardis, ainsi que celui de 
regarder le rôle du microbiote dans les complications cardiovasculaires 
de l'obésité.