Les causes: épidémiologie
La fracture de l'extrémité proximale de l'humérus est très fréquente (photo 2 a - photo 2b). Elle intéresse principalement les sujets âgés dans un contexte de simple chute. Plus rarement,il s'agit de sujets jeunes. Ces fractures surviennent alors dans un contexte de traumatisme de haute vélocité et/ou au décours d'une luxation gléno-humérale.
Signes cliniques 
Les patients  présentent le plus souvent une impotence fonctionnelle totale avec une attitude  des traumatisés du membre supérieur. L'épaule est à la phase initiale tuméfiée.  Un hématome brachio-thoracique (allant du thorax à la partie supérieure du  bras) apparaît dans les heures suivant le traumatisme. Ce dernier peut parfois  inquiéter par son importance. Il se résorbe dans les semaines suivant le  traumatisme et migre le plus souvent vers le coude. Il ne faut alors pas le  confondre avec une lésion associée intéressant le coude.
Classification et traitements
On distingue  classiquement les fractures du col chirurgical, les fractures des tubérosités  et les fractures céphalo-tubérositaires (associant fracture des tubérosités, du  col chirurgical et du col anatomique), les fractures isolées du col anatomique  restant exceptionnelles.
    La prise en charge  thérapeutique est dictée par le type de fracture, l'importance de son  déplacement, la qualité osseuse et l'âge physiologique du patient :
    -les fractures non  déplacées et les fractures peu déplacées du col chirurgical sont traitées  orthopédiquement par une contention coude au corps. Une rééducation douce  progressive de récupération des amplitudes articulaires est entamée avant  consolidation complète du foyer de fracture afin d'éviter l'apparition d'une  raideur post-traumatique de l'épaule. Une mobilisation trop précoce doit  toutefois être évitée afin d'éviter l'apparition d'un déplacement secondaire.
    -les fractures  déplacées du col chirurgical sont réduites au bloc opératoire et stabilisées  par un enclouage centro-médullaire.
    -les fractures  isolées des tubérosités sont réduites au bloc opératoires et stabilisées par un  vissage ou un haubannage réalisé au fil d'acier. Ces fractures peuvent aussi  être traitées sous arthroscopie et stabilisées par un système d'ancres et de  fils de haute résistance.
    -les fractures  céphalo-tubérositaires (photo 4) doivent être réduites et stabilisées. En fonction des  chirurgiens un enclouage centro-médullaire ou une plaque peuvent être utilisés.  Lorsque les possibilités de reconstructions sont dépassées en raison d'une  fracture trop complexe ou lorsque la qualité osseuse d'un sujet âgé fait  craindre la survenue d'un déplacement secondaire, une prothèse peut être mise  en place. Il s'agit alors d'une prothèse humérale simple avec ostéosuture des  tubérosités s'il s'agit d'un sujet jeune. Chez la personne âgée, la prothèse  inversée apporte de meilleurs résultats fonctionnels.
    Quelque soit  l'option thérapeutique envisagée, une prise en charge ré-éducative spécialisée  est indispensable. La récupération des amplitudes articulaires est souvent  longue et difficile. La qualité de cette récupération dépend de la gravit  initiale de la fracture.
Pronostic et récupération
Le délai de  consolidation est variable. Il est de 2 à 3 mois selon les cas. La récupération  fonctionnelle est souvent plus longue : lorsque la récupération des  amplitudes articulaires est complète, il est rare de l'observer avant 6 mois. 
    Le pronostic est  conditionné par le type de fracture. Les fractures céphalo-tubérositaires (photo 4) sont  les plus graves. Le déplacement des tubérosités et leurs réductions  chirurgicales sont des éléments capitaux du pronostic. Il est classique de  constater des séquelles à type de raideur et/ou de douleurs qui dépendent alors  directement de la gravité de la lésion initiale.
    A distance du  traumatisme, la complication la plus redoutée est la survenue d'une  ostéonécrose de la tête humérale (photo 5). Cette complication fait suite à  l'interruption des vaisseaux vascularisant la tête humérale au cours du  traumatisme. On peut alors observé une réapparition des douleurs et de la  raideur de l'épaule. Sur les radiographies, la tête humérale s'affaisse  progressivement et des signes arthrose peuvent apparaître. En cas de gêne  fonctionnelle importante, la mise en place d'une prothèse d'épaule peut alors  être proposée aux patients.